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Association CAMIN FERRAT

LES LEGENDES DE ST-GUIRAL

La légende des trois ermites racontée par :

Marie Rouanet / Marinette Causse  -  Lucien André  - Régis Bayle  - Marcel Prunier  - Adrienne Durand-Tullou  - F. Ferrières  - Des origines ...à nos jours - M. Rouanet "Du côté des hommes"


La légende de Saint-Guiral, Saint-Alban et Saint-Sulpice

Racontée par Marinette Causse-Khérif (1913-1981) de Nant, et rapporté par Marie Rouanet.

On fêtait Saint-Alban le lundi de Pâques et on cuisait ce jour-là la fougasse. C'était bien mais c'était différent. C'était moins religieux. C'était une vraie fête, comme une fête de village, le pèlerinage était une promenade et non une procession.

D'ailleurs, les prêtres, Saint-Alban, ça ne leur plaisait pas trop malgré la messe. Mais les jeunes, eux, aimaient ça parce qu'il y avait une légende, une histoire d'amour. L'usage était de monter en bandes, en chantant, jusqu'à l'Ermitage. Ils emportaient la fougasse et le vin blanc pour faire fête après la messe. Mais je vais vous dire cette histoire comme on nous la racontait.

Le Seigneur de Roquefeuille avait trois fils : Guiral, Alban, Sulpice. Celui de Cantobre avait une fille : Berthe.Les trois frères tombent amoureux d'elle. Alban la demande à sa mère. Guiral à son père. Sulpice à elle-même. Se découvrant tous trois amoureux de Berthe les trois frères renoncent à elle, sur l'Evangile, et se font ermites, chacun sur une cime. Ils bâtissent une chapelle et conviennent que chaque année, pour Pâques, ils allumeront un feu, un signe des uns aux autres dans la nuit.

Alban a vu s'éteindre les feux de ses deux frères, feux de fidélité, feux d'amour. Le sien fut le dernier.

C'était joli cette légende. Ça plaisait aux jeunes gens et aux jeunes filles. A l'occasion de la promenade, du goûter, en souvenir peut-être des frères amoureux, des couples se formaient. Le mois de mai était tout proche qui est celui du mariage des oiseaux.

Mais le clergé n'aimait pas beaucoup ces amours et ces bandes joyeuses, il faut le comprendre.

On montait à Saint-Sulpice pour obtenir la pluie, souvent au mois d'août, au moment des grosses chaleurs et des sécheresses. L'absence d'eau c'était un fléau terrible car sur tous les Causses l'eau fuit sous terre. Nant avait confiance en Sulpice. Les gens prenaient leur parapluie en partant au pèlerinage ! Et on affirmait que très souvent la pluie arrivait quand on était sur le chemin du retour.

LA BELLE ET LES ERMITES EN PAYS VIGANAIS

 

par Lucien ANDRÉ  (Encyclopédie des Cévennes N°7 -1974)

Dans tout le pays viganais, sur le vaste Causse et dans toutes les et dans toutes les Cévennes, Irène de Rogues avait la réputation d'être la plus belle des belles et son nom était synonyme de beauté. Ah ! qu'elle était belle, belle comme le froment doré par la lumière de Messidor, belle et bonne comme ce bon pain cuit sur les dalles du pays. En son château, elle vivait tranquille et heureuse, se souciant bien peu de toute cette admiration que lui valait son corps. Pieuse et bonne, elle donnait la prééminence aux vertus les moins voyantes. Sa jeunesse ajoutait à son éclat.

La solitude ne lui pesait aucunement et cependant elle était bien esseulée tout là-bas au delà de la Tessonne entre les murs sévères de sa demeure où n'était d'autre jeunesse qu'elle. Il lui plaisait de rêver des heures entières tout au haut de la plus haute tour et d'interroger le ciel sur l'infini du monde. Elle se laissait souventes fois aller à fredonner quelques chansons apprises par un troubadour, ou même à répéter quelques comptines si répandues alors, qui la transportaient dans un monde merveilleux. Elle en affectionnait une plus particulièrement :

"Trois petits princes sortant du Paradis

Pomme reinette, pomme, pomme d'api

Un, deux, trois,

Dites Sainte Vierge, lequel vient pour moi ? "

Or Esparron, non loin de là, avait à cette époque un château féodal tout neuf ou presque, imposant et de fort bel aspect comme en témoignent aujourd'hui les ruines qui s'agrippent désespérément aux rocs. La châtelaine, veuve depuis longtemps, était à sa dernière extrémité. Elle fit venir ses trois enfants près de son lit et s'adressa à eux.

"Héritiers de vos pères, chevaliers pleins de courage et de vertus, ce que je retrouve présent en vos cœurs, faites-moi une ultime grâce, prenez femme parmi les héritières de notre pays, gardez-vous de donner une étrangère pour mère à mes petits enfants".

Alban, Loup et Guiral, c'était leur nom, jurèrent à la mourante d'accomplir son vœu, ce qu'ils s'appliquèrent à faire dés leur affliction quelque peu atténuée. Hélas, ils furent victimes d'un malin qui fit naître en eux le même dessein et cela sans qu'ils se le confient mutuellement.

Alban, sans hésiter, pensa fixer son choix sur la belle Irène qu'il avait rencontrée au retour d'une chasse, invité au Castel de Rogues. Un bon matin donc, il sella son cheval et sous un prétexte quelconque il quitta le château d'Esparron, caracolant en direction de la Tessonne. Au château de Rogues, il approcha Irène et commença sa cour. Son retour a Esparron parut normal et nul ne sut ce qu'il avait fait durant son absence.

Loup, le lendemain, sans rien savoir des faits et gestes d'Alban opéra de la même façon, accomplissant le même chemin et la même visite. Il s'en revint le soir de même sans rien dire, tout naturellement et nul ne l'interrogea.

Le surlendemain, comme prévu par le destin, Guiral procéda comme ses deux frères sans éveiller le moindre soupçon.

Chaque semaine le même manège se répétait, le but des sorties de chacun des frères restant toujours ignoré des autres.

En son château, la belle Irène, encore plus jeune et joyeuse, chantait avec une émotion plus profonde et répétait : Trois petits princes sortis du Paradis..."

Elle avait désormais dans sa vie trois petits princes qu'elle écoutait avec la même attention. Ils avaient tous mêmes qualités, et chacun possédait un peu plus ce que l'autre avait tout de même.

Dites Sainte Mère lequel d'eux vient pour moi ?

Son cœur battait-il plus pour un que pour l'autre ? La belle Irène sentait qu'elle les aimait tous trois  également, or ils lui demandaient d'être leur femme, et il lui était impossible de choisir. Que faire ? Ce fut sa dame de compagnie, la bonne Marion qui lui conseilla de les mettre a 1'épreuve, et elle suggéra de les faire venir tous trois au même jour à la même heure afin qu'ils s'affrontent en un tournoi régulier

La belle jugea le conseil bon et fit donc venir ses trois soupirants. Au jour fixé, ils arrivèrent chacun de leur côté, sachant qu'ils n'étaient pas seuls sur les rangs. Mais leur stupeur et surtout leur désarroi fut grand lorsqu'ils se reconnurent. Alban, Loup et Guiral très unis par leur amour fraternel proposèrent alors à la dame de leur cœur de partir à la croisade, où ils pourraient faire preuve de bravoure tout en offrant à Dieu leur destin.

"Trois petits princes sortant du paradis

A la guerre lointaine s'en sont partis"

Dire les combats, les assauts, et les épreuves de courage répétées de nos trois preux serait trop long, comme il serait trop triste de parler de l'attente de la belle Irène, pleurant.

"Trois petits princes dans le ciel gris

s'en sont retournés au Paradis".

Et nous devons en venir là. Irène aussi, lasse d'attendre, déchirée de douleur s'en retourna aussi au Paradis.

Le jour de sa mise en terre, jour de douleur, trois chevaliers embrassèrent du regard celle qu'ils aimaient et pour laquelle ils avaient accompli mille prouesses sans pouvoir se départager.

Ils prirent le deuil le plus cruel, celui de la mort de leur amour. Au château d'Esparron la vie n'était plus possible, leur douleur commune restant sans calmant possible. Alors Alban proposa de revêtir la robe de laine et de s'exiler chacun sur un des sommets environnants pour y mener la vie des ermites. Ils s'engagèrent à commémorer le jour de leur retour de terre sainte et de leur deuil chaque année en allumant un feu sur leur montagne. Ce serait ainsi leur salut fraternel sur terre jusqu'au jour où ils retourneraient auprès du père autour duquel ils retrouveraient Irène.

Dans le Pays, on vit longtemps s'allumer un feu sur les sommets de la montagne de Saint-Alban, du Pic Saint-Loup et du Mont Saint-Guiral. Ils s'éteignirent finalement l'un après l'autre, celui qui illumina le ciel une dernière fois fut celui de Guiral.

"Trois petits princes sortant du Paradis...


La légende des trois ermites (Saint Guiral).

Saint Guiral est le nom d'un dôme rocheux granitique (1250 m d'altitude), situé dans le Parc national des Cévennes, aux confins des communes d'Arrigas et de Dourbies, 20 km, au sud-ouest du Mont Aigoual. Par beau temps, on aperçoit la Méditerranée. Sans doute lieu de culte pré-chrétien (on y a découvert des poteries), le site a été christianisé à l'aide d'une légende tout à fait charmante. En voici les principaux éléments.

Au temps des croisades, trois jeunes chevaliers de la maison de Roquefeuil (ou de celle d'Esparon), Guiral, Loup et Alban, étaient également épris de la belle Irène, fille du seigneur de Rogues (village du causse de Blandas). Pour les départager, celle-ci leur fit promettre de partir combattre en terre sainte : celui des chevaliers qui aurait fait montre de la plus grande prouesse deviendrait son époux.

Les années passèrent et, lorsque les chevaliers revinrent, la belle venait juste de mourir. Un troubadour qui passait au château de Rogues lui avait en effet appris la fausse nouvelle de leur mort : Irène n'avait pu supporter un tel chagrin.

Que dire alors de celui des trois preux ? Pour conjurer leur peine, ils résolurent de donner leur vie à Dieu en se faisant ermites. Loup monta sur le pic Saint Loup, à l'entrée de Montpellier; Alban sur mont Saint Alban, à proximité de Nant (Aveyron); Guiral sur le rocher de Saint Guiral, déjà situé. Chaque lundi de Pentecôte, les trois frères allumaient de grands feux au sommet de leurs promontoires naturels : ainsi, de loin en loin, ils pouvaient s'assurer de la survie de chacun. Les feux s'éteignirent l'un après l'autre et Guiral mourut le dernier.

Depuis cette époque, tous les lundis de Pentecôte, les paroissiens d'Arrigas, Alzon, Dourbies, Sauclières et Saint-Jean-de-Bruel se rendent en pélerinage au pied du rocher pour y entendre la messe. Les paroissiens d'Arrigas s'y rendaient autrefois à pied, en montant à travers la montagne, par le col du Villaret, puis en suivant la crête jusqu'au col des tempêtes, via Saint Guiral (4 à 5 heures de marche). Après l'office les bergers cueillent des renoncules, à proximité du ''tombeau de Saint Guiral'' (en fait, un dolmen) : suspendues dans les bergeries, elles sont sensées protéger les troupeaux.

Abandonné à la fin des années soixante, le pélerinage vient d'être rétabli à l'nitiative des sociétés de chasse des communes concenées. Il est à noter par ailleurs qu'un tableau représentant Saint Guiral est accroché dans l'église d'Arrigas. Réalisé par un notaire de Saint-Jean-de-Bruel au siècle dernier, il ne présente guère d'intérêt esthétique, mais les habitants d'Arrigas y sont sentimentalement très attachés. Sa restauration a été envisagée conjointement par l'association paroissiale et par la municipalité.

Régis BAYLE

ARRIGAS A TRAVERS L'HISTOIRE - Association paroissiale Saint Genest - Aoüt 2000

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La légende des trois ermites – Marcel Prunier

Conte classique de notre région, ja vais vous conter sans fioriture celle transmise par nos "mamètes" saint-jeantaises :

Trois frères chevaliers, Guiral, Loup et Alban aimaient d'un bel amour tendre une belle et noble jeune fille. Ne voulant pas désunir leur fraternité, les preux chevaliers partirent en croisade, laissant au sort le soin de décider; lorsqu'ils revinrent tous es trois sains et saufs, la belle châtelaine était morte. Accablés, désespérés, ils choisirent de se retirer du monde en se faisant ermites et gagnèrent les trois sommets portant leur nom respectif. Chaque année à la même date, ils allumaient un grand feu visible des trois, pour attester de leur souvenance.

Une année il n'y eut que deux feux, puis plus qu'un et, plus tard, plus rien.

Cette légende a fait le tour des Cévennes méridionales, du Larzac et même du Bas-Languedoc. Selon les lieux, le nom de l'héroïne est différent, celui des chevaliers change mais un seul demeure : Saint-Guiral.

2 – Les treize curés

Au mont St-Guiral, les curés de treize paroisses allaient avec leurs ouailles, le lundi de la Pentecôte, en pèlerinage pour invoquer la protection du saint, notamment afin que la récolte des châtaignes soit bonne.

Chaque curé entouré de ses paroissiens consacrait sa messe en un endroit bien déterminé; ensuite, de libations en libations, la fièvre montait, les disputes éclataient entre les divers paroissiens, la bagarre se généralisait, les treize curés prenant partie se battirent entre eux.

Pendant treize ans, il n'y eut guère de châtaignes, ni à Aumessas, ni à Saint-Jean.

 3 – Saint Géraud : saint-Guiral le 13 octobre protège les troupeaux et les châtaignes.

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....La légende de l'ermite du Saint-Guiral

T rois frères de la famille des Roquefeuil étaient amoureux de la même jeune fille. Mais celle-ci ne parvenait pas à fixer son choix, aussi leur enjoignit-elle de participer à la croisade ; le plus valeureux aurait son coeur et l'épouserait. Les années passent, et dans les chants que rapportent les troubadours, jamais il n'est question des trois chevaliers. La jeune fille, doucement, se consume d'un chagrin mortel. Sans plus d'espoir, elle se laisse mourir. Alors, dans le cortège qui suit son corps vers le cimetière, apparaissent les trois frères, vainqueurs. Mais il est trop tard ! Emplis de tristesse et de chagrin, ils se retirent et décident de vivre en ermites, chacun au sommet d'une montagne. Et chaque année, en souvenir du jour funeste, ils allument un brasier. Ainsi, très longtemps, on verra trois lueurs éclairer chaque sommet. Bientôt on n'en voit plus que deux, puis une seule, sur le Saint-Guiral. Enfin, une année, on n'en voit plus aucune.

Pour en savoir plus : Adrienne Durand-Tullou, Religion populaire en Cévennes. Le culte à Saint-Guiral, annales du milieu rural, F.N.F.R.

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AU SUJET DE SAINT GUIRAL DE ROQUEFEUIL ET SUR L'ORIGINE DU

TOPONYME ET DU CULTE CHRETIEN A SAINT GUIRAL.

A partir de 1200 mètres d'altitude, les transhumants d'ovins et de bovins se rassemblent et quittent les pâturages le 13 octobre. C'est un événement important et sur les massifs du Cantal et de l'Aubrac cette date du 13 octobre est très respectée... C'est le jour de la fête de Saint Géraud (Guiral en occitan). On peut donc envisager deux hypothèses au sujet du patronyme et du pèlerinage du Saint Guiral.

1. La plus vraisemblable. La montagne de Roquefeuil est, depuis des temps immémoriaux, le lieu de rassemblement des transhumants du Lingas ouest et la draille montant de la Vacquerie et du Luc y trouve son aboutissement. Les cultes païens, pour assurer fécondité et santé ( en principe les femelles redescendent pleines des pâturages ) y ont toujours trouvé lieu et semblent perdurer parallèlement aux fêtes chrétiennes. Le baron de Roquefeuil, qui sans doute perçoit les redevances sur ces pâturages et qui est le bienfaiteur, protecteur, et "patron" temporel de l'église locale comme tous les seigneurs de l'époque, agit selon la coutume de l'église: christianiser ce qui reste du culte païen. Un Saint reprendra à son compte la protection des troupeaux, et pourquoi pas celui dont la fête tombe le jour de leur départ vers les basses plaines, le 13 octobre. Les bêtes mettront bas en Languedoc en janvier février, et Saint Guiral en sera remercié le lundi de Pentecôte au moment de la remontée, qui se produit encore, entre autre pour les bovins et de façon très festive et solennelle, dans l'Aubrac.

2. Et la moins vraisemblable. Saint Géraud, "le bon comte d'Aurillac" dont une partie des terres constitue les pâturages des transhumants du fameux "Cantal", meurt en 909. L'église locale place peut-être sous sa protection ceux qui ont tout simplement été ses sujets et introduit la date de sa fête un jour important pour ceux-ci: celui de la redescente de la transhumance. Roquefeuil se trouve un ou deux comtés plus loin, sa situation est semblable, certains ont envisagé une parenté entre les familles. Pourquoi ne pas placer les troupeaux sous la protection du Saint cousin que la voix populaire vient de canoniser ? Cette coutume de "christianiser" les lieux des cultes païens est officialisée par l'église très tôt, à la fin du 6 ème siècle. Lorsque le pape Saint Grégoire le Grand envoya le moine Augustin annoncer l'Evangile aux Anglais, il lui donna cette consigne: "ne pas détruire les temples païens, mais les baptiser d'eau bénite, y dresser des autels, y placer des reliques,... là où le peuple a coutume d'offrir des sacrifices aux idoles, lui permettre de s'adonner, à la même date, à des festivités chrétiennes...".

D'après les notes de F.Ferrières, curé de Sauclières et de La Couvertoirade.

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Randonnée de l'association avec des ânes au pied du Saint-Guiral

Le Pélerinage :

Rocher mythique à 1366 m d'altitude, objet de culte païen depuis des millénaires, portant le nom de Saint-Guiral né au IX° siècle. Poste d'observation, de refuge, de méditation où l'on peut déceler les vestiges d'un château féodal, de chapelles et ermitage .

Dans les temps plus récents, lieu de convergence des paroisses de Sauclières, St-Jean-du-Bruel, Dourbies, Arrigas, Aumessas,Alzon; Saint-Guiral a été l'objet d'un pélerinage annuel , le Lundi de Pentecôte, où les paroissiens se rendaient pour célébrer en commun la messe au pied du rocher .

Cette tradition religieuse a subi des vicissitudes diverses suivant les paroisses , pour Saucliéres le pélerinage à l'initiative de M. le Curé à cessé en 1945 . Il se déroulait de la façon suivante :

  • 6 h messe à l'église du village
  • 7 h départ en procession au chant des litanies des Saints jusqu'à St Guirallou ( emplacement actuel de la Croix des Prisonniers ) . A partir de cet endroit seuls continuent ceux qui vont à St Guiral, naturellement à pied , en suivant les crêtes ( les hauts de la Combe ... la Rouquette .... les Bouzèdes .... jusqu'au col de la Croix de la Guerite, où l'on rencontre ceux venant des vallées du Gressentis , la Rougerie-le Jaoul-les Fonzes ) . L'arrivée à St Guiral se fait en procession au chant des Litanies des Saints .
  • La messe à lieu au pied du rocher .
  • Les paroissiens se rassemblent pour un repas champêtre .
  • Les Vèpres ont lieu à St Guirallou ( rocher se trouvant sur, ou à proximité du territoire de la paroisse .)
  • Le retour se fait en groupe par le même itinéraire .

Saint-Guiral ...... de nos jours :

Le lundi de Pentecôte

Aprés une période de léthargie , une recrudescnce du retour à l'ancienne tradition se manifeste depuis les années 70-80. Le côté "Pélérinage" laisse la place à l'aspect "sortie" , champêtre, printanière et festive . Les participants partent parfois la veille, couchent sous la tente, pour voir le soleil se lever et découvrir la magnificence du panorama . Les adeptes de la marche empruntent les sentiers et itinéraires traditionnels, d'autres s'y rendent en voiture par des chemins forestiers plus ou moins carrossables ... On trouve sur place une buvette ...

En toute saison

Les adeptes de la randonnée ou du VTT peuvent se rendre au Saint-Guiral , depuis Sauclières, Saint-Jean-du-Bruel, Dourbies (PR16-GR66) Alzon (GR71A) ou Campestre (GR71).

 

Nuit du Saint-Guiral, nuits des Auzils sont des nuits de beuverie et de licence aussi secrètes que les mystères antiques. Elles se situent la veille d’un pèlerinage accompagné d’un pique-nique, pratiques très familiales, très convenables, avec messe, avec cueillette de plantes protectrices des troupeaux pour le saint-Guiral, visite de la grotte de l’Ermite et escalade jusqu’au sommet.

Mais dans le lieu en négatif de la nuit, juste avant le sacré, le côtoyant de très près, des jeunes gens sont venus.

J’ai voulu, au matin, interroger ces jeunes hommes, au pied du Saint-Guiral, les yeux bouffis, puant le feu de bois. Bien entendu je n’ai rien tiré d’eux – quelle n’avait pas été ma naïveté de poser des questions. Mais il y a toujours des bouteilles que, souvent, on enterre pour les retrouver l’année suivante, une fois le cycle accompli. L’ivresse mise en réserve et programmée a quelque chose de sacré. (...)

Sans regard critique – la fête est magnifiquement permissive, comme la nuit, comme l’ivresse -, ils rient à large rire et osent ces gestes qui sont des caricatures de tendresse.

Au matin, quand arrivent les familles et le prêtre, il ne reste que des bouteilles brisées comme vestiges de la nuit. Le prêtre vitupère. Vainement.

Marie ROUANET – Du côté des hommes – Albin Michel 2001
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